À la suite
La nuit brûle à nos flancs
et les lendemains reposent
la main forge une heure de plus
qu’il faudra vivre sans déchirement
le temps coule
la pluie tombe sur l’auvent
comme on écrivait auparavant
on aura tout dit sans blesser personne
on aura tout fait dans l’ombre
et le sillon sera nu
quand vous prendrez la charrue.
***
Nous ne mourrons pas
Nous ne mourrons pas ainsi
sans avoir changé la couleur de nos draps
nous ne mourrons pas assis
au milieu du débat qui pourrit
la lampe éclate sur nos genoux
comme un cri longtemps retenu
la lueur est sauve dans les débris.
***
Vu de dedans
Je n’ai jamais vu ce que vous me racontez
des îles mauves où le soleil est d’acier
je n’ai jamais vu ces vierges qui saignent
sur une plage de parasols salés
je n’ai jamais vu non plus
ce que vous dites être vrai
dans vos périples échevelés
je n’ai vu que vos yeux et j’imagine
sans savoir où aller.
Osiris 15, 1982
